Issoufou Mahamadou, ancien président du Niger, a prononcé un dernier discours le 01 avril 2021 pour dresser le bilan de ses dix années de gouvernance. Son discours, empreint de calme et de maîtrise, a mis en lumière sa résilience face aux défis, notamment après une dernière tentative de renversement du régime démocratique en mars 2021 ou encore les moments les plus tristes de son régime comme les attaques de chinagoder ou encore d’Inates. Malgré cette crise, il a continué de mener le pays avec détermination, poursuivant ses fonctions jusqu’à ses derniers jours. C’est la seule fois où il a réellement montré ses émotions à la population du Niger et expliquer toutes les promesses qu’il a pris envers les villageois et le peuple du Niger. Parmis celles-ci, le président Issoufou a réalisé des hôpitaux de référence à Niamey et à Maradi dans le seul but de donner des infrastructures sanitaires solides aux nigériens. Celui-ci s’illustre dans sa politique de sanitaire de district pour fournir des lieux aux zones reculés pour les prises en charge des malades avec aussi la fondation Issoufou Mahamadou.
La stabilité institutionnelle : clé de la gouvernance
il a toujours considéré la stabilité institutionnelle comme le principal pilier du développement du Niger. Selon lui, « sans institutions solides et une administration stable, un régime démocratique ne peut prospérer ». Il a plaidé pour une gouvernance fondée sur la stabilité et un régime présidentiel fort, soulignant l’importance du modèle de gouvernance inspiré de Kountché, le premier-militaire président. En outre,
le pays a besoin d’un leader capable de garantir l’ordre et d’assurer la cohésion politique à travers tout le territoire. Jusqu’à présent les élites du Niger ont du mal à projeter la gouvernance décentralisée à cause d’un manquement cruel des élites locales qui peinent à exister correctement au Niger,
Un bilan contrasté mais déterminé
Dans son discours de bilan, Issoufou a reconnu les échecs tout en soulignant ses réussites. Un projet majeur, la construction d’une ligne ferroviaire reliant le Bénin, Dosso et Niamey, n’a pas abouti, malgré son potentiel pour stimuler l’économie nationale. Toutefois, la mise en place d’une centrale pétrochimique, en cours sous le régime militaire du général Tiani, marque un tournant stratégique pour renforcer le développement économique du pays, notamment en facilitant les échanges entre Niamey, Dosso et le Bénin.
La construction d’une nation : un processus continu
Issoufou a souligné que la construction d’une nation est un processus en constante évolution, nécessitant l’implication des générations successives. Il a exprimé son espoir que son gouvernement ait contribué positivement à cette mission. Selon lui, la clé pour un avenir prospère réside dans l’établissement d’institutions démocratiques solides qui garantiront la stabilité, l’unité nationale et un environnement propice à la croissance économique et à l’émergence d’une classe moyenne prospère.
Les infrastructures : un levier pour le développement
Dans le cadre de son Programme de Renaissance, il a lancé plusieurs projets visant à améliorer la connectivité et l’accès à l’énergie. Parmi les réalisations majeures :
• 1 223,66 km de routes bitumées, portant le total des routes bitumées à plus de 5 175 km en 2020.
• La réhabilitation de plus de 860 km de routes.
• 2 448 km de routes rurales construites, améliorant l’accès aux zones éloignées.
• Trois échangeurs à Niamey pour faciliter la mobilité urbaine et deux grands ouvrages sur le fleuve Niger.
le président de la FIM a continué à s’inspirer des réalisations de ses prédécesseurs, notamment Hamani Diori et Kountché, pour impulser le développement des infrastructures essentielles à la croissance du pays.
Des projets d’infrastructure pour l’avenir
Parmi les projets emblématiques de son mandat :
• Le Boulevard Tanimoune à Niamey.
• La route Niamey-Farié.
• Le raccordement de la route Maradi-Madarounfa à la frontière nigériane (en cours).
• Des projets de modernisation des infrastructures urbaines dans le cadre des fêtes tournantes du 18 décembre, dans plusieurs villes du pays.
D’autres projets d’infrastructures notables incluent les routes Yaya-Dan Gona et Diffa-N’Guigmi-frontière Tchad, ainsi que l’aménagement de routes rurales comme celles reliant Loga à Doutchi.
Modernisation des infrastructures aéroportuaires
Il a également mis un accent particulier sur la modernisation des infrastructures aéroportuaires. L’aéroport de Niamey, autrefois en mauvais état, a été rénové grâce à un partenariat avec la société turque Summa. Ce projet a permis de moderniser également les aéroports de Zinder, Agadez, Tahoua, Maradi et Diffa, ainsi qu’un nouvel aéroport dans la région de Tillabéry.
Conclusion : un héritage pour l’avenir
Issoufou Mahamadou laisse derrière lui un héritage marqué par des efforts constants pour assurer la stabilité institutionnelle, impulser le développement économique et moderniser les infrastructures du pays. Son discours et ses réalisations serviront de modèle aux générations futures, qui devront poursuivre la construction d’une nation unie, stable et prospère.
Mouhtar Laouali
Auteur , analyste et technicien en informatique.