La jeunesse nigérienne traverse une crise profonde, marquée par un manque de vision et une incapacité à rompre avec les erreurs du passé. Loin d’être un moteur de changement, elle semble s’enliser dans les travers de ses aînés.
Aujourd’hui, beaucoup de jeunes se contentent de se plaindre, reproduisant les mêmes erreurs que leurs parents, refusant d’affronter la vérité et se perdant dans des luttes d’ego. Ce constat s’impose, notamment au sein des associations où ces conflits internes paralysent toute dynamique de progrès.
Une jeunesse désorientée par les ambitions personnelles
Dans notre société, il est courant de voir des jeunes s’engager pour des raisons douteuses. Certains se lancent dans l’activisme politique par haine d’un régime, tandis que d’autres ne cherchent qu’à gravir les échelons du pouvoir dans l’unique but de piller les ressources nationales. Ces comportements alimentent une méfiance généralisée envers la jeunesse et freinent les véritables efforts de changement.
Des élites en exil, un système à réformer
Le problème ne s’arrête pas là. Les institutions elles-mêmes sont gangrenées par le favoritisme. Les postes-clés, notamment dans les ministères, sont trop souvent attribués sur des critères de parenté, d’amitié ou de népotisme, au détriment de la compétence.
Par ailleurs, un autre phénomène inquiète : la fuite des élites nigériennes. Selon certains témoignages, beaucoup d’entre elles s’éloignent volontairement du pays, dégoûtées par l’environnement toxique nourri par la méchanceté, la jalousie et le népotisme. Comment espérer construire un avenir si ceux qui ont le savoir et les compétences fuient leurs responsabilités ?
Une remise en question nécessaire
Face à ce tableau alarmant, une question se pose : cette jeunesse est-elle réellement prête à diriger le Niger ? Si elle ne revoit pas ses priorités et ne corrige pas ses défauts, le pays continuera de stagner.
Pour impulser un véritable changement, il est impératif de confier les postes stratégiques à des personnes compétentes et intègres, et de mettre fin aux logiques de clan. La jeunesse nigérienne doit cesser de se contenter de critiquer ou de chercher des opportunités individuelles. Elle doit apprendre à se remettre en question, à travailler dans l’intérêt commun, et à proposer des solutions concrètes pour le développement du pays.
Le changement est possible, mais il exige une réforme profonde, autant dans les mentalités que dans les structures. Le temps est venu pour la jeunesse de prouver qu’elle peut être à la hauteur des défis du Niger.
Mouhtar Laouali
Pour MKl company