L’autorisation accordée à Starlink Niger relève d’une licence individuelle, un décret pris en Conseil des Ministres qui confère des droits spécifiques à une entreprise. Ce type d’autorisation impose des obligations particulières et nécessite une décision explicite du Gouvernement avant l’exercice des droits octroyés. En outre, l’entreprise concernée doit fournir à l’Autorité nationale de régulation les informations nécessaires sur le réseau ou le service proposé, afin de garantir le respect des conditions attachées à cette licence individuelle.
Rôle de l’ARCEP et défis tarifaires :
L’ARCEP jouera un rôle de régulateur pour encadrer les activités de Starlink au Niger. Cependant, une inquiétude subsiste : les tarifs appliqués pourraient devenir prohibitifs pour la majorité des citoyens. Le risque est que l’État, en collaboration avec l’entreprise d’Elon Musk, impose des coûts difficilement accessibles à la population.
À ce jour, les détails sur le coût d’un abonnement résidentiel au Niger n’ont pas encore été communiqués. Le pays pourrait-il suivre le chemin du Nigeria ? Là-bas, Starlink a dû faire face à des hausses tarifaires importantes, mais celles-ci étaient principalement dues à l’inflation et non à la dévaluation monétaire. Toutefois, au Niger, la régulation tarifaire pourrait se tourner vers une fiscalité excessive qui, in fine, pénaliserait les utilisateurs.
Le cas du Nigeria :
Au Nigeria, Starlink a récemment cessé d’accepter de nouvelles commandes pour ses kits Internet résidentiels. La société a indiqué que cette suspension resterait en vigueur jusqu’à ce qu’elle obtienne l’approbation du régulateur des communications pour augmenter ses prix.
Dans un communiqué, Starlink a réaffirmé son engagement à fournir un accès Internet haut débit au Nigeria et a déclaré travailler avec les régulateurs pour améliorer l’expérience client.
« Jusqu’à ce que ces changements soient approuvés, nous suspendons les nouvelles commandes résidentielles », a précisé la société.
Le 30 septembre dernier, Starlink a annoncé une augmentation du prix de son abonnement mensuel résidentiel, passant de 22,80 $ à 44,97 $. Le coût des kits Starlink (matériel) a également été revu à la hausse de 34 %, passant de 264 $ à 353 $. Cette augmentation a été attribuée à une « inflation excessive », suscitant de vives critiques au sein du secteur des télécommunications au Nigeria.
Face à ces réactions négatives, Starlink a reporté les augmentations de prix, tout en avertissant que, sans approbation réglementaire, la poursuite de ses opérations pourrait être compromise.
Conclusion :
Le cas du Nigeria devrait servir de leçon au Niger. Une collaboration étroite entre l’ARCEP, l’État et Starlink est essentielle pour garantir des tarifs accessibles tout en permettant une régulation efficace. Les défis à venir sont nombreux, mais la transparence et l’équilibre tarifaire seront cruciaux pour assurer le succès de ce partenariat et l’accès d’un plus grand nombre à Internet.
Mouhtar Laouali
Service Enquête
PDG Mkl