La gouvernance locale du Niger : Faut intensifier le transfert des institutions ?

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Décentralisation :


La décentralisation consiste à transférer certains pouvoirs et responsabilités de l’État vers des entités locales ou régionales, telles que les communes, les départements ou les régions. Cela confère à ces communautés locales davantage d’indépendance pour gérer leurs propres affaires, notamment en matière de gestion administrative, financière et parfois même politique.

Concrètement, cela signifie que certaines décisions, auparavant prises par le gouvernement central, sont désormais prises localement, en tenant compte des besoins spécifiques des communautés locales. La décentralisation poursuit plusieurs objectifs majeurs :

  • Rapprocher la prise de décision des citoyens pour améliorer l’efficacité des services
    publics.
  • Promouvoir l’implication des citoyens en leur accordant un pouvoir de décision au
    niveau local.
  • Réduire les inégalités régionales en ajustant les politiques aux réalités locales.
  • Renforcer la démocratie locale en permettant aux citoyens d’élire directement leurs
    représentants aux niveaux de pouvoir locaux.

La déconcentration :


La déconcentration est un système administratif où l’État transfère certaines compétences et pouvoirs à ses représentants locaux, sans leur accorder une véritable autonomie. À la différence de la décentralisation, où les collectivités locales ou régionales exercent leurs propres pouvoirs, dans la déconcentration, les représentants locaux (préfets, gouverneurs, directeurs régionaux) continuent d’agir au nom de l’État central, en l’exerçant.


Autrement dit, la déconcentration a pour objectif de rapprocher l’administration des citoyens, mais sans donner de véritables pouvoirs de décision. Grâce à elle, la gestion des affaires publiques peut être mieux adaptée aux réalités locales, tout en maintenant une forte centralisation administrativement.


Conséquences de la déconcentration :


o Les représentants de l’État, tels que les préfets ou les gouverneurs, interviennent au nom de l’État central.
o À la différence de la décentralisation, les autorités locales ne disposent pas d’une
autonomie décisionnelle. Elles mettent en pratique les choix réalisés au niveau central.
o La coordination verticale consiste à prendre des décisions au niveau central, mais à les
mettre en pratique au niveau local afin de prendre en considération les particularités
régionales.
o Souvent, l’objectif de la déconcentration est d’améliorer l’efficacité administrative en
rapprochant les services publics de la population, sans compromettre l’unité de l’État.

Dans les faits, on pourrait voir un semblant de gouvernance décentralisée, mais en réalité,
beaucoup de chercheurs voient plus une déconcentration.


Le régime qui dure au Niger est d’une certaine manière dirigée comme une armée avec une
administration centrale. L’origine de cette méthode provient du colon, de Hamani Diori et de Seyni Kountché qui, après son coup d’État, a centralisé encore plus le pouvoir dans la main d’une seule personne.


D’une certaine manière, seuls les professionnels du droit ou de la science politique peuvent voir comment est administrée la gouvernance du Niger.
Le format continue toujours avec une méthode de quelques-uns qui gouvernent et font tourner l’État au détriment de tous.
Dans cette époque contemporaine, le seul président nigérien civil qui a compris et manié le Niger dans une politique très clairvoyante reste l’ancien président Issoufou Mahamadou. Il n’était pas le seul dans cette politique d’automatisation des régions, l’ancien président du Niger Tandja avait déjà commencé.


À l’heure actuelle, le CNSP utilise les mêmes méthodes d’administration avec une
centralisation centrale qui décide de la vie de 26 millions. Ce qui a commencé depuis 1999 par Tandja et réajusté par le gouvernement de Birgi Rafini se dévient par un besoin de créer une économie interne avec des infrastructures qui vont créer des économies sur l’ensemble du pays.

Sur quoi doit se baser la réforme du pays ?

  • Sortir de l’éternel système basé sur la sacralisation du pouvoir présidentiel.
  • Créer des institutions solides et crédibles.
  • Réformer l’armée et la retirer du pouvoir politique en créant une base éloignée de laville et de la vie politique.
  • Réformer le système de pouvoir en retirant la garde présidentielle concentrée dans
    la capitale. Confier la sécurisation des présidents au ministère de l’Intérieur via un
    service d’unités d’élite et de protection des personnalités. Ce Département doit être
    neutre.
  • Réforme électorale : désormais, les élections doivent être organisées par une structure
    dépendant du ministère de l’Intérieur. Les Commissions actuelles créent des divisions.
    Pour cela, nous devons recruter des spécialistes de la question électorale au sein du
    ministère de l’Intérieur.
  • Réformer le monde politique en permettant l’arrivée de nouvelles personnalités et en
    renforçant le contrôle sur les politiciens. Il est nécessaire de subdiviser le pouvoir au
    Niger en introduisant un Sénat.
  • Réforme institutionnelle économique : Il est impératif de renforcer la fiscalité du pays
    et de redistribuer le pouvoir de manière équitable.
  • Réforme des institutions ministérielles.
  • La stabilisation de l’AES
  • La cohésion sociale via le pardon
  • Le retour des militaires dans les casernes
  • Une constitution nouvelle qui respecte et s’installera à jamais.
  • Une économie nouvelle
    Ce sujet de réforme du système reste tabou, mais essentiel à faire pour développer des institutions non centralisées et dirigées par un clan.

Mouhtar Laouali

Auteur de la démocratie des évolués du Niger

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