Deux ans et quelques mois, c’était le degré de patience de l’ancien chef de la garde présidentielle Abdourahmane Tiani avant de renverser le clan Bazoum. En effet, l’histoire de ce coup d’État est en partie cachée. Dissimulée dans le sens où le clan Tiani procède toujours par la méthode de silence pour justifier leur acte et ouverte, car le clan Bazoum essaye de convaincre de sa légitimité durant et après son mandat stoppé par la force. Sortons de l’aspect que le coup d’État n’est pas bien pour le pays et posons-nous cette question ; est-ce que Mohamed Bazoum a réellement eu raison de se plaindre ? Pourquoi a-t-il été trahi par une partie du clan Issoufou et de la majorité présidentielle ? Enfin, dans cette analyse, nous allons essayer de retracer les causes du renversement de Bazoum tout en précisant à l’opinion intérieure et internationale que ce n’est qu’une partie de l’iceberg.
Les tensions pour la nomination de Bazoum en tant que postulant pour la mandature du PNDS :
Dès le début, le présidium du PNDS a eu du mal à choisir Bazoum comme le successeur d’Issoufou Mahamadou. Certains reprochent à l’ancien dirigeant son instabilité à protéger le parti, le pays et d’autres ont comploté contre lui pour l’écarter de la présidence. À titre d’exemple, un certain H est parti à Maradi pour demander des appuis tout en promettant de remettre l’argent que l’état devait d’environ 1,3 milliard à un opérateur économique s’il le promouvait dans sa candidature pour être candidat à la présidence. Ici nous préférons taire les noms, mais la vérité, le seul qui a réellement soutenu Bazoum est encore une fois, ISSOUFOU MAHAMADOU.
L’arrivée de Bazoum au Pouvoir ;
Durant ses deux ans de gouvernance, un jeu de confrontation a été effectué entre le clan Bazoum et le clan Issoufou. Selon nos sources, Bazoum a désorganisé les structures du PNDS et a créé une différence entre lui et son prédécesseur Issoufou. Cette disparité équivaut à faire une médiatisation colossale pour montrer le succès et la chance du régime de Bazoum. En coulisse, la segmentation du parti était déjà faite et entre les militants, il eut des divergences considérables. Cette différence est reprochée à Bazoum et cela commençait à déranger énormément l’équilibre et la force du PNDS.
En plus de cela, l’autre clan ne comprenait pas pourquoi le dirigeant Bazoum faisait tout pour les dénigrer alors que ce sont eux qui l’ont amené au pouvoir en combattant corps et âme les opposants qui sont subitement devenus les amis de Bazoum. En réalité, l’ouverture de la politique de l’ancien président BM est considérée comme une stratégie pour détruire le PNDS en créant un autre parti ou s’allier à un parti existant au cas où le présidium Tarraya ne l’accordait pas un deuxième mandat. C’est ainsi que des activistes et consorts ont commencé à sortir des dossiers de la vie privée des anciens dirigeants des institutions. Les Nigériens le savent, la stratégie de dénigrer de hauts commandants de la garde nationale a aussi contribué au reniement de Bazoum auprès de certains cadres du PNDS et des militants. Personne ne comprenait comment des activistes ont des documents sur la vie des anciens dirigeants du pays. Ces militants recevaient des enveloppes et selon nos sources, l’ancien président Bazoum a donné 5 000 000 millions à un opposant farouche d’Issoufou très respecté et s’approchait des gens comme Ali téra et Bana Ibrahim pour intoxiquer et dévaloriser celui qu’on appelle T3 (Issoufou Mahamadou). En réalité, ce que Bazoum ne savait pas, dans son gouvernement, il n’était pas aimé et certains ministres complotaient contre lui. Le fait qu’il a mis le ministre Zada en prison n’a jamais été digéré par des cadres de la majorité présidentielle. Aujourd’hui la même personne a eu un non-lieu dans cette affaire. Et tant les activistes en qui Bazoum croyait se sont retournés contre lui et certains représentants aussi. Selon ma source, « c’est bien la faute de Bazoum si nous avons perdu le pouvoir et nous regrettons d’avoir investi des milliards sur lui »
Mohamed Bazoum et le général Tiani.
Selon les informations que nous avons pu recueillir et interrogé des gens proches de l’ancien régime pendant deux mois, Mohamed Bazoum a malmené le chef de la sécurité présidentielle Tiani et a entravé la configuration de la garde présidentielle qui remonte depuis Seyni Kountché où les FAN sont constamment proches du pouvoir. La question de Rissa Ag Boula a intensifié les tensions entre les généraux et Bazoum. Le président Bazoum est venu à la mandature en dénigrant la GP et en réorganisant toute la configuration des militaires qui sont là-bas. Bazoum s’est créé lui-même des ennemis à l’intérieur du palais. Ce qui est reproché à Mohamed Bazoum, c’est de ne pas respecter la hiérarchie militaire. Il a ramené de récentes personnes sans passer par la structure qui existait à la présidence et ce n’était plus Tiani qui commandait le palais, mais bien Rissa Ag Boula avec ses personnes. Le général Tiani a subi avec ces compagnons des outrances de la part de la nouvelle équipe de Bazoum et une grande divergence régnait entre les deux hommes. La sérénité que Bazoum donnait aveuglément à Rissa mettait en péril le cadre militaire et un jour, « on a pu confirmer cela après une enquête sur les intentions de Rissa » me disait une source anonyme.
Qu’est-ce qui a amené le coup d’État contre Bazoum ?
- Bazoum n’avait pas confiance en Tiani. Dans les coulisses, la partie de Bazoum n’accordait guère de l’importance aux choix de Tiani. La gouvernance de Bazoum exacerbait les généraux et ce n’était qu’une question de temps pour que le coup d’État advienne. Avant le coup, des trolles ont fait leur apparition pour provoquer la déstabilisation de Bazoum. Ce que nous ne savons pas, c’est par qui, quand et comment le coup allait-il se passer ? Une source nous confia qu’à l’interne, « on était certain de ce coup d’État »
- Mohamed Bazoum a accusé le seul homme de Tarraya qui croyait en lui, c’est-à-dire Mahamadou Issoufou. Selon nos sources sures, Issoufou Mahamadou était réellement venue négocier quand il a appris le coup d’État de Tiani pour libérer Bazoum Mohamed. Le général Tiani a dit que cet « homme n’est pas bien et il n’est pas là avec une bonne intention pour le pays et qu’il était capable de tout ». « Il ne peut plus revenir en arrière ». Issoufou a annoncé à Bazoum le message de Tiani et Bazoum Mohamed l’a accusé directement d’être le complice de ce coup d’État. Il avait appelé les présidents des autres pays pour dire qu’il était sur qu’issoufou Mahamadou à une mainmise dans ce coup d’État. Cela explique les propos de Hinda Bazoum sur le fait qu’on demandait à son père de réparer ce qu’il a provoqué c’est-à-dire la division du parti. Issoufou Mahamadou a été un peu déçu de la situation et a préféré se taire, car tout ce qu’il dira pourrait se retourner contre lui vu la proximité avec le général Tiani.
- Bazoum ne savait pas diriger selon les gens qui le reprochent son incompétence. Dans les coulisses Bazoum a bafoué la règle de la majorité présidentielle. Il a passé son temps à insulter les gens qui l’ont mis en tant que président de la République et il commençait à se faire des ennemis dès ces premières années de gouvernance. La majorité présidentielle est en réalité ravie de cela. Selon nos informations, il voulait affaiblir la même majorité qui l’a ramené au pouvoir en s’alliant avec les ennemis jurés de Tarraya et de IM. Aussi, certains proches de Bazoum étaient redirigés au sein d’un autre parti allié de la majorité en vue de préparer la non-continuité de Bazoum pour un deuxième mandat.
- La question du pétrole. Il y a eu évidemment des divergences sur cette question. Dans le dossier c’est une question d’équipe crédible pour diriger la sonnidep et il y avait toujours une main extérieure qui veut à tout prix contrôler ce domaine, car il s’agit de l’avenir du pays selon lui. Le Président Bazoum voulait confier d’autres blocs encore à des Chinois et créer une nouvelle société Petro Niger. L’autre clan du PNDS voulait que les blocs restent pour le Niger et exploité par la compagnie nationale du pétrole du Niger.
En conclusion, le coup d’État contre Bazoum est le fruit d’une multitude de divergences entre d’une part Bazoum et les généraux et d’autre part des conflits avec certains dirigeants du PNDS et les militants. L’ancien président Bazoum a été lâché dû au fait d’une certaine arrogance qui lui a été reproché et d’un grand manquement dans sa gouvernance.
Service MKl enquête