Le Président nigérien #Mohamed_Bazoum a acté le 16 juin 2023 le remplacement de M. Brigi RAFINI par un autre compatriote émérite du nom de M. Ado Elhadj ABOU au poste de secrétariat exécutif de la CENSAD, basé à Ndjamena.
Le remplacement de Brigi RAFINI, n’étant pas en fin de mandat, suscite des interrogations au sein de l’opinion nigérienne. Pourquoi ce changement inattendu ? Aïr Info s’est intéressé au dossier.
D’après des recoupements faits par votre journal, c’est le Président de la transition militaire tchadienne Mahamat Idriss DÉBY, président en exercice de la CENSAD, qui aurait demandé le remplacement illico presto de M. Brigi RAFINI. Et pour cause ! Un courrier écrit par Brigi RAFINI sur la vie de la CENSAD.
En effet, depuis quelques temps, le secrétaire exécutif de la CENSAD en la personne de Brigi RAFINI, n’a eu de cesse de rappeler aux Etats membres leur devoir de redonner un souffle nouveau à l’organisation commune qui bat de l’aile. Las de claironner à tue-tête et surtout sans aucun écho en retour, l’ancien premier ministre Birgi RAFINI a alors, et cela à plusieurs reprises, demandé au président BAZOUM de le décharger. Ce dernier lui opposait un refus catégorique car il tenait coûte que coûte à ce que Brigi soit l’artisan de la relance de la CENSAD.
La colère du Président Mahamat Idriss DÉBY
Devant une telle situation, Brigi a fini par adresser le 8 juin dernier un courrier (Lire fac-similé) à tous les ministres des affaires étrangères et ambassadeurs des pays membres de la CENSAD pour leur rappeler l’urgence de remettre l’organisation sur les rails en respectant ses textes statutaires.
Parmi les inquiétudes soulevées par M. Brigi RAFINI figurent le non renouvellement du bureau dû aux multiples reports de réunions prévues, la mauvaise santé de la trésorerie qui affecte durement le fonctionnement…etc.
Mais nous apprenons que c’est surtout les reports de réunions et la persistance de l’état de non-droit dans lequel s’est empêtrée la CENSAD qui ont démotivé Brigi RAFINI. Faut-il bien le rappeler, la CENSAD, n’a pas eu de sommet ordinaire des Chefs d’État depuis 2010 alors qu’ils étaient sensés se retrouver chaque année. Le dernier qui devait se tenir à Niamey le 24 juin 2023 a été reporté à la demande du président tchadien.
Ce courrier n’ayant pas plu au général Mahamat DÉBY, ce dernier aurait alors contacté son homologue nigérien Mohamed BAZOUM afin de lui exprimer son ressenti et demandé le remplacement du nigérien. Ce qui fut fait.
Des lendemains incertains pour la CENSAD de feu Mouammar KADHAFI
La CEN-SAD, créée sous l’impulsion du défunt guide libyen Mouammar KADHAFI le 4 Février 1998 après la Conférence des Leaders et Chefs d’Etat tenue à Tripoli (Libye), a été reconnue comme l’une des communautés économiques régionales en juillet 2000. Elle a obtenu le statut d’observateur à l’Assemblée générale de l’ONU en vertu de la résolution N° A/RES/56/92 de l’Assemblée Générale des Nations Unies.
» Parmi les objectifs de cette organisation, on peut citer la mise en place d’une union économique globale, l’élimination de tous les obstacles entravant l’unité de ses Etats membres à travers l’adoption de mesures susceptibles de garantir et faciliter la libre circulation des personnes, des capitaux en adéquation avec les intérêts des citoyens des Etats membres, la liberté de résidence, de travail, de la propriété et de l’activité économique, la liberté de la circulation des biens nationaux, des marchandises et des services, l’encouragement du commerce extérieur à travers l’élaboration et la mise en œuvre d’une politique d’investissement pour les États membres, le renforcement et l’amélioration du transport terrestre, aérien et maritime et les télécommunications entre les Etats membres, à travers la mise en œuvre de projets communs et le consentement des Etats membres de la communauté à donner aux citoyens des États membres les mêmes droits et privilèges prévus dans la Constitution de chaque Etat membre. La CEN-SAD vise aussi la coordination des systèmes pédagogiques et éducatifs aux différents niveaux d’enseignement et dans les domaines culturel, scientifique et technique ».
Tout en souhaitant bonne chance à notre compatriote Elhadj Ado ABOU, il est permis de se poser ces questions. Quel avenir pour la CENSAD qui n’arrive plus à respecter ses textes statutaires ? Une organisation qui souffre d’un manque criard de fonds pour son propre fonctionnement a t-elle une chance de survie ? Les prochains mois nous le diront !