Sous le régime Tarraya : il a eu de détournements des deniers publics.

Les intellectuels nigériens avaient tendance à qualifier le démarrage de notre indépendance de « désastreux » car rien n’a été mis en place pour construire un Etat fort avec une administration fiable.

Pr. André Salifou , historien et président de la conférence nationale de 1991

En effet, la conférence nationale eut selon André Salifou, l’objectif de désacraliser le pouvoir à travers une seule personne. Ceci dit , on a constaté plutôt un rejet des fautes entre les évolués( l’élite) et l’armée qui a d’ailleurs essayé de stopper cette conférence nationale à plusieurs reprises. Le règlement de comptes entre l’élite et l’armée a donc commencé !

Pr. Hamani Dijbo , historien nigérien et acteur de la conférence nationale de 1991

De plus, le Niger a subi plusieurs décennies des régimes qu’on ne peut qualifier de démocratique. Mais cette fois-ci, à l’arrivée du PNDS Tarraya , pourrons-nous dire qu’ils ont réussi cette mission de stabilisation de nos institutions tant voulue par les conférenciers de 1991?

Tout d’abord, quand on analyse la Renaissance acte 1 et 2 , l’un des axes importants est le renforcement de nos institutions. L’ancien président Issoufou Mahamadou a travaillé sur la fiabilité de ses structures et surtout celle de la présidence.

Ensuite, il y a eu un réajustement de la présidence avec des hommes politiques et militaires fiables qui conduisent ce pays à sa destinée finale. Avant , les institutions républicaines furent dans un seul endroit et dataient de l’époque coloniale. Aujourd’hui, on remarque un éloignement des ministères comme celui des finances et de l’intérieur ( en cours) pour donner une nouvelle image à la toute-puissance présidence qui se construit actuellement au alentour du fleuve Niger.

En somme , cet axe de modernisation est important pour s’adapter à la situation d’aujourd’hui. On peut dire que les politiques de maintenant savent l’importance que les autres présidents du Niger accordaient à l’infrastructure,car le Niger a eu son indemnité sans infrastructure et il fut primordial de connecter les régions entre eux. En outre, le président Issoufou a jonglé entre la stabilité du Niger, la continuité des infrastructures et l’investissement dans l’éducation. Comme il a tendance à le dire et à se vanter même, le Niger sous Tarraya a connu 5x plus de déblocages d’argent que le premier président nigérien Hamani Diori.

La question que tous les nigériens se posent , cet argent a-t-il été investi correctement ?

En réalité pas correctement, il a eu de détournements des deniers publics qui sont en train de se régler sous le mandat actuel du président Mohamed Bazoum. L’ancien président Issoufou et son bras droit savaient qu’il fallait du temps et surtout face à la menace de la déstabilisation du Sahel , il faut d’abord garantir la stabilité institutionnelle. Pour Issoufou , le règlement de comptes devait se faire dans un environnement où le Niger se stabilise et il savait que la lutte contre la corruption commencera avec un nouveau président nigérien élu démocratiquement. Les évolués de Tarraya gagnent encore grâce à un expertise sur la situation géopolitique de la sous-région et nationale. L’ancien président avait un souhait qui lui tenait à cœur ; avoir un pays dans la continuité institutionnelle pour terminer enfin les infrastructures que le Niger cherche à faire depuis son indépendance et surtout à garantir la crédibilité du pays à l’international.

Par Moctar Laouali

auteur de la démocratie des évolués du Niger

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