Dans le contexte des défis liés à la liberté au Sahel, le monde observe avec attention la quête des citoyens pour reconquérir leurs droits fondamentaux. Ces libertés sont aujourd’hui compromises, d’une part par des élites militaires, et d’autre part par des régimes autoritaires civils. La seule voie pour rebâtir durablement un pays passe par la stabilité, des institutions fortes et un système démocratique crédible.
Au Niger, les autorités actuelles s’accrochent à ce principe. Pour elles, le coup d’État qui a bouleversé l’ordre établi représente une étape historique. Il marque, selon leurs mots, une tentative de redonner au peuple sa fierté et son attachement à son hymne national. Ce n’est pas une lutte contre le monde entier, mais une lutte contre le passé et les traumatismes de l’Histoire.
“Ce travail de refondation est nécessaire pour reconstruire complètement le Niger”, confie un proche du pouvoir actuel. “Les Nigériens, qu’ils soient civils ou militaires, doivent prouver qu’ils sont des acteurs conscients et déterminés à réinventer leur nation.”
Une revanche sur l’Histoire
L’ajustement en cours, selon les autorités, s’inscrit dans un effort de réappropriation de l’Histoire du pays. C’est une revanche sur un passé marqué par l’emprisonnement de figures emblématiques comme Djibo Bakary et par la marginalisation des aspirations nationales. Le besoin de restaurer la fierté nigérienne est au cœur de cette démarche.
Le CNSP et la transition démocratique
Les militaires au pouvoir, regroupés au sein du Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie (CNSP), ont réaffirmé leur engagement envers une démocratie pluraliste dans la charte de transition. Le texte précise :
Article premier : “Le Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie réaffirme son attachement aux principes de l’État de droit et de la démocratie pluraliste.”
Le CNSP s’engage également à garantir l’unité nationale, la cohésion sociale, et l’égalité devant la loi, sans distinction de sexe, d’origine sociale, raciale, ethnique ou religieuse. De plus, il assure le respect des droits fondamentaux, en conformité avec la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme de 1948 et la Charte Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples de 1981.
Le document souligne enfin l’objectif principal : la restauration du processus démocratique, porté par les aspirations profondes du peuple nigérien.
Dans cette dynamique, le Niger semble vouloir marquer une rupture avec les errements du passé pour se redéfinir comme une nation forte, fière et souveraine. Reste à savoir si ces intentions se traduiront par des actes concrets et pérennes. Et pour la population, le CNSP est regardé de prêt dans ce processus de retour à l’ordre constitutionnel correctement.
Mouhtar Laouali
auteur et PDG du groupe Mkl