Les enseignants sont en grève, et pour beaucoup, cette mobilisation est légitime. Ils réclament des réformes profondes du système éducatif et dénoncent le manque de respect du gouvernement envers leur profession.
“Nous soutenons nos enseignants parce qu’ils sont le socle de notre nation. L’école doit être réformée, et le gouvernement doit cesser de mépriser ceux qui forment l’avenir”, déclare un parent d’élève.
Une critique revient souvent : les 100 millions de francs alloués récemment par le projet Illimi à l’Union des Scolaires Nigériens (USN) auraient pu être investis dans l’amélioration des conditions de travail des enseignants et la structuration du système éducatif. « Ils ont même construit un siège nouveau. Avec quel argent les scolaires ont pu avoir cela » dixit un enseignant
Les revendications des enseignants :
• L’intégration des enseignants contractuels performants dans la fonction publique.
• Une augmentation de leur salaire pour mieux refléter leur contribution à la société.
Un enseignant, s’exprimant sous couvert d’anonymat, confie : “Comment un pays peut-il avancer lorsque ceux qui dirigent détournent les ressources publiques ? C’est à cause de cette mauvaise gestion que nous n’avons pas eu une rentrée scolaire normale, et c’est encore pour cela que l’école reste paralysée. »
Un autre enseignant, contacté en privé, m’explique qu’il parcourt des kilomètres entre Tillabéry et Niamey.
“Chaque fois que je me déplace, j’ai peur pour ma vie. En plus de cela, le gouvernement nous demande de patienter. Comment patienter quand on n’a rien ? Comment patienter quand on ne nous considère pas ? Comment patienter quand le CNSP, qui a pris le pouvoir par la force, refait les mêmes erreurs que le gouvernement déchu ?”
L’enseignant poursuit : “Au moins, le président Bazoum avait créé une réforme pour intégrer de nouvelles personnes et proposer des solutions.”
Cette situation soulève des interrogations sur les priorités du gouvernement et sur la place accordée à l’éducation. Pour les grévistes, les enseignants méritent une reconnaissance à la hauteur de leur rôle crucial dans le développement de la nation.
“Il est facile de parler de patriotisme à la télévision, mais la réalité est bien différente : les enseignants souffrent. Ils sont la base d’une nation, et il est temps que cela soit compris par tous”, conclut un autre enseignant.
Le message est clair : un juste milieu doit être trouvé pour garantir le respect et la dignité des enseignants, ainsi que l’avenir de l’éducation.
Mouhtar Laouali
Pour Mkl service enquête