Sans surprise, le côté anti-religieux de certaines personnes refait surface et des propos parfois tribaux réapparaissent dans des prêches religieux. En effet, ce discours du professeur d’arabe explique que les autorités « ont pris une chrétienne pour mettre à la tête du ministère », l’accusant de refuser de promouvoir l’islamisation. Pourtant, le Niger, depuis sa fondation, est une République laïque qui accepte le pluralisme dans presque tous les domaines.
Face à ces propos discriminatoires, le général Ibrahim Boulama Issa, premier responsable de la région, a décidé de révoquer le contrat de ce professeur à l’origine des prêches controversés.
Il est important de rappeler que Dr Elisabeth Chérif a joué un rôle majeur dans le monde universitaire. Elle a dédié sa carrière à transmettre son savoir aux élites de demain. Les universitaires qui l’ont côtoyée ne tarissent pas d’éloges à son égard, soulignant son engagement et sa contribution au développement éducatif du pays. C’est une écrivaine, ex-enseignante à la faculté de droit de l’Université Abdou Moumouni de Niamey.
Le Dr Chérif est titulaire d’un doctorat en sciences politiques obtenu à Bordeaux et d’un diplôme du département de science politique d’une université du Nigeria. Elle a commencé sa carrière en tant que professeure d’université avant de devenir doyenne d’une faculté réputée au Niger. Son parcours exemplaire et ses projets réformateurs l’ont propulsée au rang de ministre de l’éducation, où elle continue d’innover et de refondre le système éducatif.
La laïcité du Niger est garantie par la constitution, qui, depuis la première version adoptée en 1960 jusqu’à la plus récente, reconnaît et affirme la neutralité de l’État en matière religieuse. Cette laïcité permet au pays de préserver la paix sociale et de promouvoir un environnement inclusif où toutes les religions coexistent dans le respect mutuel.
Mouhtar Laouali
Pour MKL Company