Selon une source sécuritaire, des renforts ont catégoriquement refusé d’aller secourir leurs frères d’armes attaqués dans la région de Dosso Département de Dioundou , poste de Police / Douanes de Tombo , évoquant un risque élevé d’embuscade.
Cependant, une question se pose : pourquoi ne pas avoir fait appel aux avions de guerre , ou encore aux drones turcs censés renforcer notre capacité de réponse ?
Un militaire, visiblement désabusé, m’a confié : « Oui, j’ai mal, et la situation en matière de renseignement est vraiment difficile, on est des humains et on va pas se lancer dans une situation sans appui ni renseignement fiable « .
De plus, un douanier présent lors de l’attaque de Tombo a réussi à s’échapper en se réfugiant au Nigéria voisin. À l’heure que nous écrivons ces lignes , les autorités militaires ne disposent d’aucune information précise sur la situation. Aussi, un autre agent du poste, qui avait demandé des renforts, est désormais injoignable, selon une source sécuritaire.
De même, l’un des militaires interrogés m’a expliqué que des options alternatives, telles que l’envoi de drones pour obtenir davantage de renseignements, avaient été proposées. Cependant, rien n’a été mis en œuvre, et il faudra attendre demain pour toute action, conformément aux décisions des supérieurs. Ces retards et hésitations commencent à démoraliser les troupes, et il semble que les ordres supérieurs soient de moins en moins respectés.
Cette situation rappelle des événements tragiques, comme à Chinagodar, où les militaires n’ont eu d’autre choix que de se replier tactiquement pour sauver leurs vies.
Par ailleurs, au sein des FDS, les nombreuses nominations d’officiers militaires à des postes civils, notamment dans les communes, suscitent un fort mécontentement chez les soldats. « Nous sommes en guerre, et pourtant certains officiers sont nommés à des postes administratifs, alors qu’ils devraient être à nos côtés sur le terrain », confie une source sécuritaire.
Malgré la gravité de la situation, les militaires sur le terrain demandent davantage de soutien. « Ce que nous demandons au général Tiani, c’est plus d’hommes et de matériel de guerre », déclare un soldat. « Comment mener un combat avec seulement quatre chargeurs, que tu peux vider en deux minutes avec un AK-47, alors qu’en face, ils utilisent des armes lourdes ? »
Toujours selon notre source, les équipements lourds des FDS ne sont plus aussi opérationnels qu’auparavant. « Même si nous sommes 100 soldats, face à des armes lourdes, la seule solution est le repli », explique un militaire.
Tous les militaires rencontrés partagent ce sentiment de frustration face à la situation actuelle. De plus, cette crise affecte profondément la population, notamment les familles des soldats, et en particulier les mères. Il devient urgent pour le Niger de surmonter ces difficultés et de trouver la paix, tant au sein de l’armée que parmi la population.
Mouhtar Laouali