Depuis une semaine, nos équipes ont parcouru divers lieux publics afin de mieux comprendre les conditions de vie des Nigériens et des travailleurs du pays. Parmi ces observations, nous avons consacré plusieurs jours au Centre National de Transfusion Sanguine (CNTS) de Niamey, en toute discrétion. Ce centre, pourtant essentiel pour la santé publique, semble être dans une situation inquiétante.
Le CNTS est actuellement dirigé par une Directrice Générale, Madame H., qui, bien que présente, délègue la plupart de ses responsabilités à son adjoint, le garde national Abdoulaye , qui assure l’intérim en l’absence de la principale gestionnaire partie en formation. Cependant, malgré la présence théorique de la Directrice, elle se fait rare et semble préférer rester dans son bureau climatisé, affirmant observer et analyser les travailleurs à distance. Pourtant, les problèmes ne manquent pas : l’hygiène est déplorable et l’organisation du centre est laissée entre les mains d’un adjoint qui agit en maître absolu.
Le CNTS souffre d’un manque de personnel qualifié et motivé. Le centre, pourtant stratégique, est déserté non seulement par les Nigériens mais aussi par les agents publics. Selon certaines déclarations de la Directrice elle-même, « vous pouvez aller dire à qui vous voulez , ce qui se passe », a-t-elle affirmé.
Les agents publics se font rares et les stagiaires, souvent maltraités, se retrouvent à exécuter des tâches pour lesquelles ils ne sont pas rémunérés. Autrefois, une indemnité de 50 000 F leur était versée, une somme modeste destinée à combler leurs besoins financiers. Cependant, cette aide a été supprimée. Concernant la somme de 32 500 F, autrefois versée pour les gardes , la Directrice a décidé de la couper, affirmant qu’elle ne concernait que les gardes. Selon nos informations, cette affaire avait même été portée devant le Trésor public. Une source officielle confirme que les 32 500 F étaient bien destinés aux gardes. Pourtant, à ce jour, plusieurs employés qui ont effectué ces gardes n’ont toujours pas été payés, tout comme les heures supplémentaires.
La situation ne s’arrête pas là. Avant-hier, une panne de courant est survenue, et, en principe, le groupe électrogène aurait dû prendre le relais. Cependant, il a fallu attendre deux heures avant que le problème ne soit résolu, la personne responsable de l’alimentation électrique étant injoignable. C’est finalement grâce à l’intervention d’un gardien qui a alerté les techniciens de l’hôpital voisin que le problème, lié à la batterie, a pu être résolu.
Quant à Abdoulaye, l’adjoint par intérim, il semble exercer un pouvoir absolu sur le centre. Il ordonne et prend des décisions à sa guise, créant un climat de malaise au sein du personnel.
En conclusion, le Centre National de Transfusion Sanguine de Niamey est aujourd’hui un lieu abandonné, aussi bien par les citoyens que par les agents de l’État, qui refusent de fournir un service à la hauteur des besoins de la population. Ce centre, pourtant vital pour le pays, mérite une attention urgente et des réformes en profondeur.
Malick Ousmane,
Pour MKL, depuis Niamey