Le ministère français des Affaires étrangères a appelé mardi les autorités sénégalaises «à faire un usage proportionné de la force» après la mort d’au moins trois jeunes hommes ces derniers jours pendant des manifestations contre le report de l’élection présidentielle. «La France réitère son appel aux autorités à organiser l’élection présidentielle le plus rapidement possible, conformément à la Constitution du Sénégal, et à garantir les libertés publiques», a réagi Christophe Lemoine, porte-parole adjoint du Quai d’Orsaydans un communiqué, alors que les arrestations se sont multipliées dans tout le pays, y compris de journalistes. «La France encourage tous les acteurs sénégalais à privilégier la voie du dialogue et à préserver la longue tradition démocratique du Sénégal», a également déclaré Christophe Lemoine.
Le chef de l’ONU réclame le respect du droit de manifester au Sénégal
Le droit des Sénégalais à manifester pacifiquement doit être «respecté», a insisté mardi le porte-parole du secrétaire général de l’ONU, alors que les autorités sénégalaises ont interdit une grande marche de la société civile contre le report de la présidentielle. «Nous sommes (…) très inquiets de la situation au Sénégal. Il est d’abord extrêmement important que le droit de tous les Sénégalais à manifester pacifiquement soit respecté, que les forces de l’ordre respectent ce droit et ne fassent pas un usage meurtrier de la force», a déclaré Stéphane Dujarric, réclamant une résolution de la situation par des «moyens constitutionnels».
L’internet sur les mobiles suspendu
L’internet sur les mobiles a été suspendu ce mardi 13 février, au jour d’une manifestation prévue et interdite par les autorités, pour la deuxième fois depuis le début de la crise politique. «En raison de la diffusion sur les réseaux sociaux de plusieurs messages haineux subversifs qui ont déjà provoqué des manifestations violentes, (…) l’internet des données mobiles est suspendu ce mardi 13 février», a indiqué dans un communiqué le ministère de la Communication, des Télécommunications et du Numérique.
L’accès aux données mobiles avait déjà été bloqué il y a huit jours, lorsque la loi reportant la présidentielle du 25 février au 15 décembre et prolongeant le mandat du président sortant Macky Sall avait été votée au Parlement. Internet avait été rétabli mercredi. Les restrictions d’accès à internet sont désormais courantes dans un certain nombre de pays pour endiguer la contestation. Le Sénégal y avait recouru en juin 2023 dans un contexte de troubles.
avec AFP.